"Je suis dégoûtée, mon chien n'aime pas me faire des câlins" c'est ce que j'ai pensé jusqu'aux 7 ans de mon chien.
Et un jour, un peu par hasard, je suis tombée sur un post Instagram qui parlait de ça et qui demandait si, quand j'avançais la main au dessus de sa tête, mon chien fermait les yeux.
Malheureusement, la réponse était : oui.
Pire que ça, il détournait parfois carrément la tête, surtout si j'essayais de le prendre et le serrer dans mes bras.
D'après ce post insta, le verdict était sans appel : Mon chien n'aimait pas MES câlins.
Connaître les câlins que ton chien aime
"Mais c'est insensé, me disais-je, il bat de la queue, il manifeste de la joie quand je lui caresse la tête !"
Ce que je n'avais pas réalisé, c'est que mon chien comprenait qu'il s'agissait d'une interaction positive, que j'étais dans une vibe sympa, mais que pour autant, s'il n'aime pas qu'on lui caresse le crâne, et bah il aime pas et puis c'est tout.
Désespoir : alors tout ce temps, en pensant lui faire plaisir, je lui imposais qu'un contact qu'il ne désirait pas ?
Mais alors, je ne dois plus le toucher ?
Mais alors, il ne me fera jamais de câlin ?
Moi qui suis très enveloppante et tactile avec mes animaux, c'était une réalité très dure à accepter, même si bien sûr je ne voulais pas être désagréable et insistante. J'ai alors continué à lire et me renseigner.
Etant propriétaire d'une jument très introvertie et absolument pas tactile (encore moins câline), je savais que même elle était capable d'apprécier des gratouilles pour peu qu'on trouve le bon spot. Il change chaque jour selon où ça la démange, mais à ce moment là je parvenais de mieux en mieux à trouver, à trouver vite, à décrypter, et petit à petit, la jument s'était ouverte. Maintenant elle me demande par elle même de gratter !
Le regarder pour le comprendre
J'ai commencé par observer la réaction de mon chien quand je cherchais à lui caresser le crâne. J'ai compris à quel moment il fermait les yeux : quand j'arrivais trop vite/trop fort, et quand je cherchais trop près des yeux.
C'est idiot, mais tout le monde a le même réflexe : caresser un chien c'est poser la main sur la tête et glisser vers son dos. C'est idiot, et pourtant, quand on se met à regarder, ils sont nombreux à fermer les yeux, baisser ou détourner la tête.
Alors on fait quoi ?
Eh bah on cherche là où ils ne "fuient pas" la caresse, et mieux, là où ils se mettent à appuyer dessus !
Pour Bor (mon chien), ce n'était pas difficile : il tend souvent les fesses pour qu'on lui gratte.
J'adore mon chien, mais l'idée d'un câlin n'était pas forcement celle-là 😅😂 Trouvons donc d'autres papouilles qu'il apprécie, car c'est important que ce soir sympa pour nous aussi, maîtres.
Bor est aussi très friand de massages du dos (il en réclame en s'asseyant juste devant moi et en appuyant quand je passe la main là ou il a besoin). C'est comme ça que, en élargissant mes recherches, j'ai remarqué qu'il appréciait beaucoup que je gratte son cou, surtout à l'emplacement du collier.
Et j'ai continué à chercher, vivant parfois de grand moments de solitude 😅
Je me disciplinais aussi a ne plus lui imposer la caresse classique du crâne.
L'objectif : lui faire comprendre que la main de sa patronne était un contact agréable, qui respecte son consentement.
Mais un jour, j'ai accepté un truc que je n'accepte jamais : qu'il appuie sa truffe contre moi. Je n'aime pas le contact des truffes froides et humides qui glissent sur la peau, ni les chiens qui reniflent l'entrejambe, alors normalement c'est un non catégorique.
J'ai accepté cette fois ci qu'il le pose sa truffe sous mon aisselle , j'ai commencé à gratter l'arrière de ses oreilles et son cou (puisque j'avais compris que c'était un spot à gratouilles appréciable). Et là surprise : mon chien qui s'appuie sur moi, qui "fait le phacochère" (fait des grognements de cochons parce qu'il peine à respirer dans mes vêtements), qui se tortille comme un chat, et surtout : qui reste faire des câlins !
C'était donc ça : mon chien veut faire le bébé (qui taite) !
Ton chien est un miroir : et toi, es-tu tactile ?
On se questionne beaucoup sur le chien, en oubliant de s'observer soi même.
Et souvent les éducateurs canins redressent les maîtres, pas tant les chiens !
Effectivement, je suis peu tactile avec les humains. Je le suis plus avec les animaux mais malgré ça : je n'aime pas le contact avec sa truffe. J'avais donc tendance à le rejeter dès qu'il voulait se "nicher" contre moi car ce n'était pas un câlin "correct" à mon sens.
Et finalement, en lâchant un tout petit peu de lest, dans l'unique cadre des câlins (je ne le laisse toujours pas me renifler de pied en cap), j'ai pu ouvrir une porte à une complicité nouvelle.
De plus, il est normal que tous les chiens n'aiment pas les mêmes choses, ni les mêmes câlins. Et nul doute que certains n'aiment vraiment pas ça du tout. N'est-ce pas ce qui en fait tout le charme ? Chercher et découvrir comment le nôtre, LUI, il est.
Arrêter d'imposer, commencer à proposer
Forte de toutes ces réflexions, de toutes ces tentatives et de ma découverte, j'ai convenu d'instaurer un code vocal avec mon chien.
Souvent, quand je travaille à l'atelier, il vient m'interpeller (il me fait face pour avoir un contact visuel et râle un peu).
Pour savoir ce qu'il veut, j'ai installé une routine :
1 / Il m'interpelle
2 / Je lui demande "Quoi?" puis je déroule des options. Au début c'était "Pipi ?" ou "Manger?" (ses 2 passions😝)
Mais un jour, il ne voulait ni l'un ni l'autre. Il attendait une autre option, avec les yeux qui pétillaient et sa queue qui balayait joyeusement le sol.
J'ai proposé "Câlin?" ...et voilà mon petit bonhomme qui me vient droit dessus en battant de la queue 🥹
Je te laisse imaginer l'émotion que ça a été pour moi de comprendre que non seulement, on avait trouvé NOTRE câlin (un qui nous fait plaisir à tous les 2) mais qu'en plus, il en redemandait, spontanément.
En conclusion...
✨ Ce que j’ai appris, c’est que les câlins ne se décrètent pas, ils se construisent. Ils naissent de l’observation, du respect et de la confiance. Mon chien n’était pas « pas câlin »… il attendait juste que je trouve le bon langage corporel pour lui dire que j’étais là, vraiment à l’écoute.
Mais tout cela ne fonctionne que si l’on prend soin de son chien dans sa globalité : sorties régulières, alimentation adaptée, repos respecté, éducation cohérente, suivi véto/ostéo… Les câlins ne remplacent pas une bonne qualité de vie, et encore moins l’accompagnement d’un éducateur canin (même sans traverser de difficulté, l'éducateur canin nous apprend à "parler chien").
Finalement, un câlin, ce n’est pas poser les bras autour d’un chien. C’est créer un espace où chacun s’y retrouve, où le contact est choisi, jamais imposé.
Et avec ma jument ?
Le consentement, c'est valable pour les humains (mâles et femelles), pour les animaux, pour les chiens, ça marche aussi avec les chevaux. Est-ce que tu voudrais que je t'explique comment trouver les spots à gratouilles sur une jument qui n'aime pas les câlins aussi ?
Écrire commentaire